Alors que la fécondation naturelle se fait après la perte de son acrosome par le spermatozoïde, l’ICSI (Intra-Cytosplamic Sperm Injection) concerne le spermatozoïde entier. Même si l’introduction de l’acrosome n’empêche pas chez l’homme la survenue de fécondations, une équipe s’est demandée si elle n’en diminuait pas la fréquence. Cette interrogation repose sur des bases théoriques et expérimentales. Tout d’abord, l’acrosome est un sac situé à la partie antérieure de la tête du spermatozoïde qui contient des substances nécessaire à la traversée de la zone pellucide. Certaines d’entre elles possèdent des propriétés protéasiques qui pourraient être nocives pour l’ovocyte. En outre, dans certaines espèces (hamster syrien), l’ICSI avec injection de spermatozoïdes entiers conduit à des échecs de fécondation alors qu’elle est productive après destruction de l’acrosome. En fait la tolérance observée chez l’homme (et d’autres espèces animales) serait du à la taille relativement grande de l’ovocyte qui permettrait de supporter cette toxicité acrosomale. Cette hypothèse est étayée par le rapport existant entre tolérance et volume ovocytaire pour les différentes espèces étudiées (hamster, porc, bovi, homme, souris). Les auteurs émettent l’hypothèse que les pratiques actuelles, contraires à la physiologie de la fécondation, diminuent les chances de succès, voire les anéantissent complètement dans certains cas particuliers (forte concentration d’acrosine ou vulnérabilité ovocytaire chez certains couples en échec d’ICSI ?). La parade thérapeutique à cet inconvénient semble relativement simple puisqu’il est possible d’éliminer l’acrosome des spermatozoïdes sélectionnés en les mettant en contact avec un détergent non anionique ou la lysolecithine. Une étape de rinçage compléterait alors le traitement des spermatozoïdes avant injection intra-ovocytaire. Celle-ci doit être très rapide du fait de la probable fragilité accrue des spermatozoïdes sans acrosome. Des études complémentaires sont envisagées avant de passer à des tentatives sur des couples volontaires afin d’évaluer un gain éventuel en termes de fécondité.


PNAS on line – 09/2005