La perte de qualité ovocytaire chez la femme se plus de 35 ans est un phénomène bien connu expliquant la diminution de fécondité ou le risque accru de fausses couches précoces chez des femmes possédant pourtant une réserve ovarienne correcte. La fécondité masculine étant beaucoup moins affectée par l’âge, ce problème n’avait pas donné lieu à des études poussées jusqu’à présent. Une étude américaine récente permet désormais d’apprécier le risque accru de transmission d’anomalies génétiques à la descendance pour les hommes âgés. Elle a porté sur une centaine d’hommes donneurs de sperme âgés de 22 à 80 ans, non fumeurs et indemnes d’affections connues pour altérer les caractéristiques spermatiques. Les auteurs ont choisi des indicateurs reflétant divers aspects de la qualité génétique du sperme : indice de fragmentation de l’ADN, anomalies chromosomiques par l’intermédiaire du caryotype, anomalies géniques par recherche de 2 mutations classiques (Achondroplasie = ACH et Syndrome d’ALPERT = AS), sex ratio spermatique (spermatozoïdes X / spermatozoïdes Y). Ces différents indicateurs sont influencés de façon diverse par l’âge du donneur. De façon très importante pour l’indice de fragmentation de l’ADN (+ 3%/an après 20 ans, avec 95 % d’échantillons pathologiques après 80 ans) et la mutation ACH (+ 2%/an). De façon beaucoup plus modeste ou non significative pour les autres. Parallèlement, un spermogramme était réalisé sur tous les échantillons. Aucune corrélation n’a pu être mise en évidence entre les caractéristiques spermatiques habituelles et les altérations génétiques retrouvées, à l’exception d’une possible relation entre la fragmentation de l’ADN et la mobilité (le lien de mobilité reste à établir). En conclusion, les auteurs estiment que le risque de transmission d’anomalies génétiques augmente avec l’âge paternel et que ce risque ne peut être prédit par les résultats du spermogramme, ce qui rend le conseil génétique plus difficile.

PNAS édition en ligne – 05/2006