Près de 30% des grossesses s’accompagnent de métrorragies ou de douleurs lors du premier trimestre. L’échographie est alors le premier recours pour déterminer la viabilité d’une grossesse débutante. Le risque d’interprétation non concluante du fait de la précocité de la grossesse est parfois trop important. Cette situation est relativement fréquente en cas de grossesse de moins de 14 semaines. Le recours aux examens biologiques est alors indispensable.
Une méta-analyse colligeant 26 études comprenant 9436 femmes enceintes pour lesquelles l’échographie n’avait pas permis de trancher a été menée par des chercheurs britanniques et hollandais. La cinétique du taux de Béta HCG, censé doubler toutes les 48 h est le marqueur le plus utilisé. Une chute ou une stagnation relative de son taux à 48 (ou 72) h est prédictif d’une fausse couche ou d’une grossesse ectopique. Néanmoins, si ce test est utilisé seul, il présente 2 inconvénients. La nécessité d’attendre 48 ou 72h, au cours desquelles des complications peuvent survenir. De plus une augmentation non optimale peut se produire dans des grossesses normales. C’est pourquoi les auteurs se sont intéressés au taux de progestérone. Ils ont montré qu’un taux faible de progestérone (< 3,2 à 6 ng/ml selon les techniques) permettait d’exclure une grossesse viable dans 99,2% des cas. Ce dosage peut être utilisé seul mais les auteurs estiment que son association à la béta-HCG en première intention ou lors du contrôle à 48-72h améliorerait encore la fiabilité diagnostique et la conduite clinique et thérapeutique.
BMJ 2012 ; 345 e6077