Le Tsunami qui a touché l’Asie du Sud-Est le 26 Décembre 2004 continue d’entraîner des situations dramatiques. Malgré l’aide internationale, la dégradation des infrastructures sanitaires a favorisé la résurgence d’épidémies. Si la responsabilité d’agents infectieux contaminant les points d’eau (tel Aeromonas sp) était prévisible, des maladies infectieuses rares ont également fait leur apparition. C’est le cas des mucormycoses. Elles se traduisent par des lésions diffuses ou abcédées des tissus mous (peau et muscles essentiellement). Les prélèvements bactériologiques effectués superficiellement ou après parage chirurgical mettent en évidence diverses bactéries qui ne sont que des agents de surinfection. Les traitements antibiotiques dispensés ne permettent pas la guérison et l’état général des patients a au contraire tendance à s’aggraver. En fait, le diagnostic positif de mucormycose est le plus souvent suggéré par l’examen anatomo-pathologique et confirmé par l’isolement de ce champignon de la classe des zygomycètes (apophysomyces elegans) sur des milieux spéciaux. Une fois le diagnostic établi, un traitement antifongique intra-veineux par amphotéricine B permet habituellement d’obtenir la guérison. Pour les spécialistes de la médecine de catastrophe, cette épidémie avait eu un précédent à la suite d’une éruption volcanique survenue en Colombie en 1985.


Lancet 2005 ; 365 : 876-878