L’histoire de la variole du singe (ou mpox) s’est brutalement accélérée à la mi-Août. Alors que l’épidémie provoquée par le variant Ib était pour le moment cantonnée à l’Afrique centrale, un premier cas de ce nouveau variant a été détecté en Europe. Un ressortissant suédois a en effet testé positif a annoncé le gouvernement de Stockholm. Il s'agit d'un cas importé, la personne touchée ayant été infectée lors d’un séjour dans une région d’Afrique où sévit une importante épidémie de mpox du sous-type clade I.
Même si le centre européen de contrôle des maladies (ECDC) considère que que la Suède est bien préparée pour diagnostiquer, isoler et traiter les personnes atteintes de mpox de manière sûre et efficace et que le risque d’épidémie en Europe demeure très faible, l’OMS a déclenché son niveau d’alerte maximum le mercredi 14 Août concernant la recrudescence de la variole du singe. En effet, le ton est bien plus pessimiste du côté de l’Organisation Mondiale de la Santé. "Il est probable que d’autres cas importés du clade I soient enregistrés dans la région européenne au cours des prochains jours et des prochaines semaines" a commenté l’agence onusienne dans un communiqué.
Comme une réponse à ce communiqué, le Pakistan a déclaré avoir détecté son premier cas de variole du singe ce vendredi, tandis que la Chine a annoncé mettre en place des contrôles sanitaires aux frontières pour les personnes venant des pays d’Afrique centrale touchés par l’épidémie.
24 heures avant la découverte du cas suédois, l’OMS avait décidé de déclencher une « urgence de santé publique de portée internationale » (USPPI), son niveau d’alerte maximale, à propos de la variole du singe, après une réunion de son comité d’experts. L’agence onusienne avait déjà déclenché le même niveau d’alerte lorsque le clade II de la variole du singe, moins létal, s’était répandu en Occident, notamment chez les hommes homosexuels, en 2022. Après avoir contaminé quelques 100 000 personnes et causé la mort de 200 individus, l’épidémie avait ralenti et l’OMS avait levé son alerte en mai 2023.
Si l’OMS a décidé de tirer à nouveau la sonnette d’alarme, c’est parce qu’elle s’inquiète de la situation actuelle en République Démocratique du Congo (RDC). Dans ce pays d’Afrique centrale, le clade I est endémique. Mais le pays connait depuis neuf mois une épidémie particulièrement virulente, avec environ 15 000 cas et plus de 550 morts en 2024. 
Une poussée épidémique provoquée par le clade I mais également par un nouveau variant, le clade Ib, considéré comme à la fois plus contagieux, puisqu’il peut se transmettre par voie sexuelle, mais également comme plus mortel. En RDC, son taux de létalité est actuellement estimé à 3,6 % et il semble toucher particulièrement les enfants (mais ce taux de létalité devrait être moindre en cas d’épidémie dans des pays "riches").
Ces dernières semaines, le nouveau variant a également été détecté dans plusieurs pays voisins de la RDC (Kenya, Rwanda, Ouganda, Burundi…) qui n’avaient encore jamais recensé de cas de variole du singe, ce qui a incité l’OMS à déclencher l’alerte.
L’USPPI va permettre à l’OMS de débloquer des fonds pour combattre l’épidémie et de demander aux pays occidentaux d’épauler les pays africains, afin d’éviter que cette épidémie locale ne se transforme en pandémie. Pays extrêmement pauvre ravagé par des années de guerre civile, la RDC manque de tout. La communauté internationale est appelée à lui acheminer des antiviraux (le técomovirat a prouvé son efficacité contre la maladie en 2022) mais surtout des vaccins. 
Le seul vaccin disponible, l’Imvanex, a été développé par le laboratoire danois Bavarian Nordic, au départ pour contrer un éventuel retour de la variole classique. En 2022-2023, une campagne de vaccination menée chez les hommes homosexuels avait permis de favoriser le recul de l’épidémie. Ce jeudi, après l’alerte de l’OMS, le laboratoire a annoncé qu’il avait la capacité de produire 2 millions de doses en 2024 et 10 millions supplémentaires en 2025. Plus de 200 000 doses vont être acheminées en Afrique dans les prochains jours grâce à un accord entre l’Union Européenne et la firme danoise.
En France la DGS a communiqué le 16/08 en estimant que la probabilité d'infection par le clade I du MPXV pour les contacts étroits de cas importés possibles ou confirmés était élevée, mais que la gravité de la maladie devrait être faible ou au pire modérée chez les personnes souffrant de maladies sous-jacentes, en particulier les personnes immunodéprimées. 
Enfin, la probabilité d'infection pour les personnes ayant de multiples partenaires sexuels qui n'étaient pas auparavant infectées par le clade IIb du MPXV ou qui n'étaient pas vaccinées lors de l'épidémie de 2022 est considérée comme "modérée". Cette évaluation est basée sur la difficulté de contrôler la propagation de l'infection lors de l'épidémie de clade II en 2022/23 dans ce groupe à risque. Bien que la gravité de la maladie soit dans la plupart des cas faible, les personnes immunodéprimées et celles atteintes d'une infection par le VIH non traitée pourraient présenter une gravité clinique modérée.
 La stratégie de réponse mise en place en 2022 (Mpox de 2022, clade 2) en matière de prévention, de dépistage (MDO avec envoi au CNR des orthopoxvirus des souches positives), de prise en charge des cas et des contacts ainsi qu’en matière de vaccination est toujours en vigueur et sera adaptée si nécessaire vis-à-vis du Mpox clade I. Après avoir placé le système de santé français en "état de vigilance maximale", le premier ministre a annoncé le mardi 20 août que 232 sites de vaccination étaient déjà ouverts en France pour lutter contre la recrudescence des cas de mpox. 
Ref : JIM.fr; DGS-Urgent n°2024_12 : Epidémie de MPox (Clade I/IB) en RDC