L’infertilité masculine est retrouvée dans 40 à 50 % des cas d’infertilité du couple et une varicocèle est présente chez 30 à 40 % des hommes présentant une infertilité d’après certaines études. Selon les recommandations de l’AUA (American Urological Association), de l’ASRM (American Society for Reproductive Medicine) et de l’EAU (European Association of Urology), la cure de varicocèle doit/peut être proposée selon les critères suivants : varicocèle clinique confirmée par une échographie, anomalie du bilan spermatique, infertilité remontant à 2 ans ou plus. Néanmoins, l’indication de cure de varicocèle avant AMP demeure controversée, les résultats de plusieurs études n’ayant pas montré formellement d’amélioration en termes de grossesse. L’objectif de cette méta-analyse était de révaluer le gain réel d’une varicocélectomie au niveau des paramètres spermatiques et des résultats obtenus avec recours aux diverses techniques d’AMP. Sur 116 articles, 7 études rétrospectives ont été retenues, incluant entre 2001 et 2013, 1068 patients dont 538 traités pour varicocèle et un groupe contrôle de 530 patients.

NDLR : Dans cette étude, n’apparaissent pas deux paramètres importants qui doivent être retenus dans les indications de cure de varicocèle :

  • il faut tenir compte de l’âge de la conjointe, car il faut laisser un délai de 4 à 6 mois entre la cure de varicocèle et la réalisation d’une AMP,
  • il faut tenir compte des paramètres complets du spermogramme : la cure de varicocèle a peu d’impact sur la tératospermie, mais a un impact notable sur la fragmentation du DNA spermatique, dont l’augmentation est une cause d’échec d’implantation embryonnaire et d’augmentation du risque de fausse couche spontanée,
  • les techniques les plus conseillées pour la cure de varicocèle sont la micro-chirurgie inguinale ou la scléro-embolisation par des radiologues interventionnels expérimentés.

Résultats : Concernant les effets de la cure chirurgicale sur la qualité du sperme : en cas d’asthénospermie, l’étude de DALITCH et coll. (34 varicocèles/24 contrôles) les auteurs ne retrouvent pas d’amélioration des critères de mobilité du sperme après traitement. En cas d’azoospermie, les études de INCI (n=35), HAYDARDEDEOGLU (n=31), ESTEVES (n=80) et GOKCE (n=169) montrent un résultat positif en termes de récupération du nombre (et de la mobilité) des spermatozoïdes au niveau de l’éjaculat ; dans l’oligo-asthéno-tératospermie, l’étude de SHIRAISHI (n=21) montre une amélioration du volume spermatique mais pas de différence en termes de concentration, mobilité ou morphologie des spermatozoïdes.

Concernant les effets de la cure chirurgicale en termes de grossesse et risque de fausse couche spontanée : l’étude récente de PASQUALOTTO (n=169) a porté sur les cures de varicocèle en cas l’oligo-asthéno-tératospermie et ne montre pas d’impact sur les taux de grossesses ou les risques de fausses couches spontanées, après fécondation in vitro et ICSI alors que les autres études de la méta-analyse concluent en une amélioration des résultats de grossesse clinique et une diminution du risque de fausse couche spontanée lorsqu’une ICSI est réalisée après varicocélectomie. En termes de grossesses menées à terme, il n’y a pas de différence significative entre les groupes traités et le groupe contrôle.

CONCLUSION

En dehors de l’azoospermie où la cure de varicocèle, quand est elle est réalisée par micro-chirurgie inguinale peut permettre une amélioration du nombre et de la mobilité des spermatozoïdes éjaculés, les résultats en termes d’amélioration des critères de spermogrammes ou de grossesses à termes, restent peu significatifs et controversés.

Ref : The Clinical Outcomes of Varicocelectomy and Assisted Reproductive Technology to Treat Men Infertility : A Meta-Analysis – YUAN et al. – Andrology 2016 Volume 5 Issue 1